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dimanche 23 novembre 2014

Les peintres caravagesques au Palazzo Stigliano Via Toledo, Naples

Naples et ses merveilles, palazzi et peintures du XVIIème


Le Palazzo Zevallos Stigliano à Naples en Campanie


Aujourd'hui, je vais vous parler d'un très beau palais napolitain, le Palazzo Zevallos Stigliano. Je m'y suis rendue un peu par hasard. En sortant de chez Stefania, Via Stendhal, et en me promenant via Toledo, j'ai été attirée par une série de personnes qui s'y rendaient.
La Via Toledo est à Naples une grande artère qui relie les quartiers historiques au bord de mer et elle est très vivante, très fréquentée. On peut y admirer les façades de très beaux hôtels particuliers datant du XVIIè, XVIII et XIXème siècles.
Le Palais Zevallos Stigliano est l'un d'entre eux et c'est aussi un centre d'expositions.
À l'entrée, la majesté du lieu se laisse voir.

L'escalier est en marbre clair et la cage d'escalier est superbement décorée.



Voici une vue du premier étage:



Beaucoup d'espace et de goût, de recherche dans la décoration. De plus, la demeure est parsemée de sculptures, qui lui donnent encore plus de majesté:




Stuc ou bronze, les deux matières se répondent avec esthétique.



Au Palazzo Stigliano, l'exposition Tanzio da Varallo incontra Caravaggio

L'exposition qui s'y déroulait concernait  Tanzio da Varallo incontra Caravaggio. (Tanzio da Varallo rencontre Caravage)


Antonio d'Enrico, dit Tanzio da Varallo, est né en 1582 à Alagna Valsesia en Lombardie. Il a reçu un enseignement de peintre chez les Frères Giovanni, surtout de Melchiorre, près du Mont di Varallo (d'où son surnom). En 1600, Melchiorre et son élève partent à Rome pour le jubilée, mais l'artiste n'y reste que quelques années, travaillant pour les plus célèbres artistes de l'époque, comme le Cavalier d'Arpino. Il est ainsi entré en contact avec les peintres du Nord et surtout, avec le Caravage. De Rome, il est parti pour Naples où il a travaillé comme peintre et peut être comme musicien. Il y est resté jusqu'en 1614, pendant ce temps, son art a mûri, bénéficiant des apports du Caravage. 
En effet, sa peinture devient un language très personnel et représentatif. 
Certains tableaux m'ont paru vraiment superbes, car empreints de réalisme. Même si les thèmes restent religieux, l'expression des visages, les détails font penser au naturalisme du Caravage.



Quelle beauté dans cette scène et quel réalisme, entre le délicat visage de la Vierge, l'allaitement, et, en arrière-plan, cet homme âgé qui dort, la bouche entr'ouverte, on croirait presque l'entendre ronfler!




Je crois qu'il s'agit d'une scène concernant le prophète Tobie, quelqu'un lui rend la vue ou lui soigne l'oeil. Tout y est, le mouvement de la main, l'oeil qui se ferme à l'approche de la main...



Exposition Tanzio da Varallo incontra Caravaggio, autres peintres

Il n'y avait pas que des oeuvres de Tanzio da Varallo. En effet, la garde rapprochée du Caravage comptait également Batistello Caracciolo, Louis Finson et d'autres.
Et puis, les dessins! Je vous laisse admirer:





Une dernière oeuvre pour la route, avant de quitter cette demeure historique qui recelait tant de beauté:




J'admire l'expression des visages, le jeu des rides, le cou du personnage en premier plan...

Voici un petit billet sur Naples, loin des informations racoleuses habituellement distillées sur la ville pour un audimat pas très fûté. Naples, ce n'est pas seulement les histoires de mafia (qui font recette dans le cinéma de masse) ou de déchets, c'est surtout l'histoire d'une belle ville dans une région extraordinaire. 

Liens pour mieux comprendre l'exposition Tanzio da Varallo incontra Caravaggio

(en italien)

samedi 15 novembre 2014

Brocéliande à Ischia

Brocéliande à Ischia, Campanie


Ce jour-là, j'ai décidé de me rendre à la pointe ouest de l'île, avec deux ou trois objectifs de visite:
-le sanctuaire de la Madonna del Zaro
-la Villa Visconti
-le sanctuaire de San Francesco
Je pris mon vélo électrique, me rendis à Lacco Ameno sur le chemin du parc Negombo, et entamai la montée sur la route de Forio. C'est impressionnant, la route est de la taille d'une départementale, et les gens roulent un peu... comme des fous. De toute façon, la circulation à Ischia, c'est: tu peux faire ce que tu veux tant que tu ne te mets pas en danger. Les conducteurs ont des réflexes affûtés. Heureusement!


Carte de l'île, voir la pointe nord-ouest pour se repérer

En haut de la côte, je tourne à droite direction "Giardini della Mortella".
Je décide d'abord de me rendre à la Villa Visconti. 
Le propriétaire de la villa, un cinéaste italien, Lucchino Visconti, est bien connu des cinéphiles françaises pour les films phares qu'il a réalisé et qui ont tous été célébrés en France, comme "le Guépard", "Mort à Venise", "Rocco et ses frères".
Cortesia Matching point

Ce qui me plaisait bien, c'était la villa et son point de vue sur la mer. Car je me suis sentie étrangère dans cet univers cinématographique des années 60-70 qui ne me parlait guère...et certains des films m'avaient ennuyée.
Mais, petit à petit, il s'est passé quelque chose.
Je sentais un coeur battre, et ce n'était pas le mien. Je voyais des images, je ressentais des sensations, mais ce n'étaient pas les miens. J'ai dû aller au-delà de mes souvenirs et préjugés que j'ai sur cette époque pour écouter ces voix et sensations. C'était comme une forme indistincte qui se dessine sur l'horizon mais j'étais trop loin pour la discerner et la reconnaître. Je sentais cette masse sensorielle à mes côtés et je ne savais pas si elle était positive ou négative.
Bref, je suis passée à autre chose.
J'ai poursuivi ma route, mais la sensation d'étrangeté m'a poursuivie.


Il Santuario della Madonna del Zaro à Ischia

La route en terre battue se poursuit jusqu'au cap au nord de Forio (voir petite carte à droite) dans une végétation exubérante. J'ai découvert le sanctuaire de la Madonna del Zaro.


Vue de la villa Visconti
Voici la Madonna del Zaro
Il Zaro est un bosquet dans lequel la Vierge est apparue à de nombreuses personnes, principalement des jeunes gens, vêtue de blanc et portant un message de paix et de prière.
Le lieu est charmant, marqué par une végétation de terre acide.
Très pieux, les gens de la région fleurissent et mettent des bougies
Entre les pierres en granit gris de forme étrange, les résineux, la lumière voilée par un réseau dense d'arbres, il ne s'agit pas d'Ischia aux maisons blanches en terrasses recouvertes de bougainvillées. L'ambiance est autre.



Ces formes étranges de pierres... ces troncs, ce calme un peu réservé dans une nature par ailleurs exubérante....



genre pierre levée, dolmen



sorte de menhir, Obélix, où es-tu?
Rien à voir avec cette vue de Lacco Ameno, à 4-5 km de là:



car voici le type d'habitation en granit et tuiles qu'on y trouve, adossée à une colline plantée de chênes verts et de résineux, avec, comme concession à l'origine méditerranéenne, quelques hibiscus et lauriers roses...


Bref, c'était une ballade d'une ambiance étrange et décalée, le temps d'un saut dans le temps.


Pour plus d'informations:
http://www.madonnadizaro.it/
(en italien)

lundi 10 novembre 2014

Lourdes et le Sacré-Coeur sont à Pompéi!

Il Santuario del Rosario, Pompei, Naples et Campanie

Pourquoi se rendre au Santuario del Rosario?

Aujourd'hui, je suis allée faire un tour à Pompéi, mais je ne vous parlerai pas des ruines romaines. Ça va changer un peu.
Du site romain, j'aperçois un beau clocher de loin, ainsi qu'un dôme. La curiosité me pousse à en savoir plus, étant donné que Pompéi est célèbre pour ses fouilles romaines. Bien m'en prit!

Vue des ruines
Je me suis promenée bien deux heures dans le site et un relent d'effroi me saisissait quand je pensais à l'ensevelissement de tous ces gens. Il faut savoir qu'à l'époque, 79 av. J.-C., le chroniqueur  Pline le Jeune, se trouvait à Castellammare (voir article précédent), en face de Pompéi, et attendait son père, Pline l'Ancien. Celui-ci est arrivé au port pour mourir dans les bras de son fils, empoisonné par les exhalaisons toxiques du volcan, dont les effets se faisaient sentir aussi loin qu'à Stabia (nom romain de Castellammare). Donc, il y a de quoi avoir un sacré frisson quand même, quand on y pense.
En sortant du site, j'ai longé les fouilles sur une belle avenue en me repérant par rapport à la direction du clocher. J'étais curieuse! Je me doutais que, connaissant les Italiens, il y avait une pépite à découvrir dans cette direction.
Au passage, il était plus de 14h, je me suis arrêtée dans un restaurant sympa éloigné du flux des cars de tourisme (au secours, tourisme de masse, danger! Éloignement recommandé! pour moi, en tout cas), parce que j'avais l'estomac dans les talons.
Je poursuivis mon chemin.
Voici ce que je découvris de l'extérieur:

Rien que ça! Le Sanctuaire du Rosaire
Style néo-classique, donc fin XIXè. Intriguée, je me suis approchée. J'ai fait le rapprochement
En effet, le Sacré-Coeur a été bâti après la guerre de 1870 et la défaite de la France. Pour les catholiques pratiquants, construire la basilique a été un moyen d'exorciser les démons de la défaite par l'expiation.
Autre lieu, autres raisons.

L'origine du Sanctuaire du Rosaire de Pompéi en Campanie


La nef centrale


Le Sanctuaire du Rosaire a été édifié sous l'impulsion de Don Bartolo Longo, homme inspiré qui a su fédérer les bonnes volontés de sa ville.
Don Bartolo Longo est né le 10 février 1841. Il va connaître tout au long de sa vie le bouillonnement nationaliste de l'Italie du XIXè, bouillonnement qui s'achèvera avec l'unité du pays sous la férule de Garibaldi et de ses Camisie rosse, Chemises Rouges. Il arrive à Naples en 1863 pour faire des études de droit. Là, il s'éloigne du catholicisme, s'initie à des pratiques spirituelles et ésotériques. Mais, quelques années plus tard, il revint à la foi catholique. Pendant ce temps, il trouva un emploi chez la Comtesse Marianna Farnarano de Fusco, en tant que gestionnaire de ses biens, qui se trouvaient dans la Vallée de Pompéi. C'est en marchant Via Arpaia qu'il eut une illumination. Il entendit une voix intérieure qui lui soufflait:
Si tu propages le Rosaire, tu seras sauvé
Don Bartolo en fut bouleversé et comprit sa vocation. Il décida de propager le Rosaire dans la Vallée de Pompéi.
Il catéchisa les paysans, il s'occupa de la petite église paroissiale, et, avec l'aide de son évêque, décida de construire une église dédiée à Notre-Dame du Rosaire, à partir de 1875. Des dons arrivèrent du monde entier. La première pierre fut posée le 8 mai 1877. Le bâtiment fut consacré en 1891
Ce que j'ai trouvé touchant dans la vocation de cet illustre inconnu (pour moi), c'est son intuition concernant les prisonniers de son époque.
En effet, de nombreux prisonniers lui écrivaient, désespérés, pour qu'il prenne soin de leurs familles. Cet homme, malgré les préjugés de son époque, décida de croire que les enfants des prisonniers pouvaient être réhabilités et, ainsi, redonneraient espoir à leurs parents. En 1891, il fonda l'Hospice pour les Fils des Prisonniers. Plus tard, en 1897, Longo accueillit aussi les filles des prisonniers, qu'il confia aux soins des Dominicaines "Filles du Saint rosaire de Pompéi". C'est cette intuition extrêmement originale que j'ai particulièrement aimée.
Donc ce Sanctuaire que je découvrais pour la première fois était riche d'une histoire assez incroyable. Passer du spiritisme au catholicisme était déjà en soi assez spécial, mais cette vocation universelle envers les prisonniers a ajouté quelque chose.

Le Sanctuaire du Rosaire de Pompéi, en lui-même


Je suis entrée.

Génial!

Je reste baba

Nombreux livres sur les Papes et les religieux

Rapidement, la vocation du Sanctuaire du Rosaire a dépassé les frontières. C'est devenu un centre de pèlerinage international de la stature de Lourdes qui accueille un très grand nombre de pèlerins. Il a une vocation de charité et d'accueil, qui, en notre époque de malaise social, répond et vient en aide à de nombreuses personnes en difficulté, victimes d'abus ou de violences.

À Pompéi, il n'y a pas que les "scavi"! (fouilles)